Valorant

Bilan Valorant 2022 : la Confirmation

Comme tous les ans, nous revenons sur l’évolution de Valorant au cours de l’année passée afin d’en faire un petit bilan, tant au niveau du jeu que de sa scène esport. Mine de rien, c’est déjà la troisième année que nous avons l’occasion de regarder dans le rétroviseur ! Revenons ensemble sur les points essentielles qui auront marqué 2022.


Valorant : Un prise de recul nécessaire

Lorsque Valorant est sorti en 2020, il était admis qu’un jeu service se devait de toujours proposer du nouveau contenu et de nouveaux patchs le plus régulièrement possible. C’est une approche qui fonctionne très bien pour Riot Games et League of Legends depuis une décennie et d’autres comme Fortnite ont également profité d’une croissance rapide de cette manière. Pourtant, il est vite devenu apparent que ce modèle est une impasse. Il demande beaucoup de moyens, de ressources humaines et n’est pas forcément souhaitable pour un environnement compétitif stable et enrichissant.

Dès 2021, Riot Games a assumé qu’il allait falloir freiner l’impatience des joueurs de voir toujours plus de maps et d’Agents. La cadence s’est ralentie en fin d’année pour nous offrir ce qui sera probablement le rythme de croisière du jeu pour un temps.

En 2022, Valorant a donc eu droit à 3 nouveaux Agents (Neon, Fade et Harbor), 1 nouvelle map (Pearl) et 22 patchs. C’est un Agent, une map et quatre patchs en moins qu’en 2021 et c’est surtout bien loin de l’objectif initial irréaliste de sortir 6 Agents et 2 Maps par an.

Ce rythme moins effréné a permis aux développeur de revenir sur leurs travaux passés et de tenter de les corriger. On a ainsi eu droit au premier véritable rework d’un personnage avec les profondes modifications appliquées à Yoru et ses compétences. Le personnage n’avait pas du tout convaincu en 2021 et, malgré ces changements, n’aura pas beaucoup plus convaincu en 2022. Il est tout de même devenu un personnage de choix pour certains joueurs. Les modifications sur les maps ont quant à elles été bien mieux reçues. Plus particulièrement Icebox et Fracture qui ont eu droit à un réagencement quasi complet de ses sites et obstacles afin d’équilibrer Attaque et Défense et rendre les zones plus intéressantes.

Cette année 2022 a également marqué le début des rotations de maps compétitives. C’est ainsi que Split a disparu des parties classées et des compétitions depuis le patch 5.00 déployé au mois de Juin. La map reviendra dès janvier 2023, et ce sera à Bind et Breeze qu’il faudra dire aurevoir cette fois. Riot Games affirme que Breeze aura une nouvelle occasion de briller quand elle aura été un peu revue et que de nouveaux Agents seront disponibles. A suivre, donc.

Mais force est de constater que ce changement de rythme n’a été que bénéfique aussi bien pour Riot Games que pour les joueurs. Les métas ont le temps de s’installer et les joueurs peuvent s’approprier les Agents et les maps de manière plus sereine sans devoir recommencer toute leur préparation toutes les deux semaines. On pourrait cependant arguer que certains Agents ont mis un peu trop de temps à se voir équilibré, notamment Chamber qui a, à lui seul, défini le reste des compositions d’équipe.

Esport : Un engouement encourageant malgré un calendrier complexe

S’il y a bien un secteur sur lequel Valorant a évolué en 2022, c’est bien celui de l’esport. Tout n’est pas parfait, loin de là. Le Valorant Champions Tour 2022 n’a duré que 9 mois et le suivant pourrait bien être plus court encore. Beaucoup de matchs, pas toujours évidents à suivre en raison des calendriers changeants d’une semaine à une autre et de la profusion de ligues à avoir été ouvertes. Et surtout, un sacré creux depuis le mois de septembre et la finale du championnat du monde qui a couronné LOUD.

L'équipe LOUD, championne du monde 2022 de Valorant.
L’équipe LOUD, championne du monde 2022 de Valorant.

Et pourtant, le VCT 2022 était probablement le plus intéressant à suivre. Si en 2021, beaucoup d’équipes reposaient sur un joueur star, c’est bien la puissance du collectif qui a pris ses plein droits cette année. Il faut dire que l’environnement étant enfin stable dans la plupart des régions du monde, les meilleurs joueurs ont désormais eu le temps d’être repérés et sélectionnés. Les niveau de jeu était le plus élevée jamais vu et les compétitions plus serrées que jamais pour un spectacle au rendez-vous.

Le creux de fin d’année a laissé énormément de place à Riot Games de structurer et plébisciter le Valorant Game Changers. On ne peut qu’être satisfait de constater que les organisateurs de tournoi ont joint les actes à la parole en faisant de ces rencontres féminines un événement important de l’année. Les différentes structures esports historiques ont pour la plupart également répondu à l’appel en formant et en soutenant des équipes à cette occasion. Nous saluons donc la victoire de l’équipe G2 Gozen, qui a remporté la compétition, mais également toutes celles qui ont participé au VCT Game Changers.

Les G2 Gozen deviennent les Championnes du Monde de Valorant et soulèvent le trophée.
G2 Gozen, les championnes du VCT Game Changers

Mandatory et les circuits locaux

Mais le changement le plus important (en tout cas à nos yeux !) au niveau compétitif, c’est bien l’arrivée des Valorant Regional Leagues. Lors de notre bilan 2021, nous parlions du fait que le jeu avait des débuts assez timides par rapport aux ambitions du titre et qu’il lui manquait peut être une étincelle et la possibilité d’être suivie par des influenceurs locaux. La VRL est clairement ce qu’il manquait à Valorant. Si Valorant fonctionnait bien aux Etats-Unis et au Brésil en termes d’audience et d’engagement, ce n’était pas forcément le cas dans le reste du monde. Créer des compétitions à l’échelle plus petite comme le VALOTF ne suffisait pas. Il fallait un véritable circuit, un rendez-vous fiable qui permet aux curieux de s’intéresser aux talents de son propre pays et de connaître les joueurs. Les rivalités locales sont également bien plus faciles à même d’attiser la curiosité de la foule.

Il suffit de regarder ce qu’il s’est passé en France pour le constater. Valorant y rencontrait un succès mitigé et les compétitions n’y était que très peu suivies. Mais la création de l’équipe Mandatory, rejoint quelques mois plus tard par l’équipe de la Karmine Corp, deux écuries poussées par des influenceurs majeurs du pays, a poussé de nombreux curieux à jeter un œil à Valorant. Les matchs de ces deux équipes ont été particulièrement suivis, les streams des deux « CEO » cumulant généralement bien plus de vues que le reste de la compétition sur son stream officiel. Ce coup de projecteur a poussé de nombreux joueurs à s’intéresser à la compétition, voire à Valorant. S’il n’est absolument pas le seul facteur de réussite du jeu en France aujourd’hui, il n’est assurément pas étranger à son succès.

Il faudrait désormais stabiliser ces ligues locales qui souffrent de devoir se plier aux calendriers des compétitions internationales. A la manière des premières compétitions de Valorant en 2020, la VRL se cherche encore et change de format ou de calendrier bien trop régulièrement, au risque d’aliéner le public et de fatiguer ses joueurs.

L’équipe Mandatory en 2022

Enfin, il nous est impossible de conclure sans faire notre propre bilan. Cela fait moins d’un an que Mandatory a décidé de lancer sa propre équipe Valorant. Et pourtant, il s’est passé tellement de choses qu’on pourrait avoir l’impression que cela fait bien plus longtemps.

Nous avions lancé notre équipe en janvier 2022, avec HyP, APO, hoppY, Crea^ et Jbzz. Si les résultats n’ont pas été au rendez-vous, nos défaites lors du premier Split de la VRL nous ont énormément appris. Des changements se sont imposés; Jbzz est retourné se concentrer sur le stream et Crea^ a rejoint menegh dans le coaching staff. Ils ont été remplacés par AKUMAAAAA et Goaster, deux véritables monstres, chacun à leur manière grâce à qui nous sommes arrivés à la troisième place du Split 2.

Malgré les départs d’APO et hoppY, nous continuions notre progression. Fort du recrutement de TheBigFiz et Babax, nous avons pu remporter nos deux premiers titres, à seulement un mois d’intervalle. Mandatory a réussi à s’imposer à la Lyon Esport en affrontant ses premières équipes internationales, juste avant de remporter le titre de Champions de France lors de la Coupe de France de Valorant.

Les chemins de Mandatory et de Babax se sont malheureusement séparés peu après ces victoires, mais nous espérons le recroiser l’année prochaine. Car 2023 promet d’être une année particulièrement intéressante…

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