C’est quoi, Pokéclicker ?
Les Pokémon font encore une fois parler d’eux sur la toile et plus particulièrement sur Twitch avec PokéClicker. En effet, les petites créatures sont au cœur d’un nouveau phénomène né sur Twitch grâce à (à cause de ?) Shisheyu_Mayamoto et qui est en train de se propager de stream en stream, de streameur à vieweur et de vieweur à communauté sur Discord. Mais PokéClicker, c’est quoi au juste ?
Poké… « Clickers » ?
Tout est dans le nom. PokéClicker, ce n’est rien de plus qu’un Clicker Game dans l’univers de Pokémon. Mais au cas où vous ne sauriez pas ce qu’est un Clicker Game, il s’agit d’un sous-genre du Idle Game, un jeu qui continue à jouer pour vous, même si vous éteignez le jeu.
Les Clicker Games, plus spécifiquement, ont des mécaniques basées sur des cliques à répétition sur un objet ou un personnage. Imaginez un monstre avec 10 points de vie, cliquez 10 fois dessus et il meurt ! Vous récupérez alors de l’expérience pour augmenter la puissance de vos cliques et de l’argent pour gérer des systèmes qui cliquent automatiquement sur vos adversaires.

C’est un genre né au début des années 2000 au sein même des MMO avant de devenir des jeux à part entière à la grande époque de Flash, jusqu’à leur démocratisation grâce à Facebook. Les représentants les plus connus incluent des jeux comme Cookie Clickers ou encore Clicker Heroes, mais il en existe des milliers de déclinaisons différentes.
C’est quoi du coup, PokéClicker ?
Avec un genre aussi répandu, on se demanderait presque pourquoi personne n’avait pensé à faire un Clicker Game Pokémon avant aujourd’hui, n’est ce pas ? Eh bien en fait, il y en a eu déjà pas mal. Certains émulaient le succès de Cookie Clickers en remplaçant les biscuits par des baies, d’autres permettaient déjà d’affronter des Pokémon. Même PokéClicker est en réalité plus vieux qu’il n’y paraît. Quand bien même sa popularité a explosé il y a quelques jours, le jeu existe en fait depuis environ 3 ans et était simplement resté sous les radars francophones.
Ce qui fait la particularité de PokéClicker par rapport aux autres, c’est sa fidélité au jeu d’origine et la richesse de ses sous-systèmes. Là où la plupart des Clickers demandent uniquement de cliquer toujours plus sur des objectifs aux points de vie exponentiels, PokéClicker a intégré un véritable système de progression qui se calque sur les voyages entrepris dans les jeux de la saga principale de Pokémon.

On démarre donc au Bourg Palette de Kanto en choisissant son Pokémon de départ et on progresse sur les routes et dans les villes jusqu’à atteindre la Ligue Pokémon. Après chaque combat, on peut choisir de tenter de capturer ou non les Pokémon vaincus. La puissance du joueur étant égale à la somme de la puissance de tous les Pokémon différents qu’il a capturé, PokéClickers reste fidèle à l’adage « Attrapez les tous ».
Et tous les attraper est d’autant plus important qu’une fois la Ligue d’une région terminée, il faut compléter le Pokédex complet du coin pour passer à la région suivante. Les Pokémon que l’on rencontre dans chaque zone correspondent à là où ils se trouvent dans les jeux d’origine, ce qui permet aux fidèles de la licence de se retrouver en terrain familier, comme s’ils étaient récompensés du savoir accumulé sur tant d’années. Capturer la majorité des créatures n’est pas un problème, c’est quand on s’intéresse aux cas particuliers que la tâche devient plus complexe et que les sous-systèmes de PokéClicker prennent de l’importance.
Mais qu’est ce qu’il faut faire ?
Contrairement à la plupart des Clickers, PokéClicker demande tout de même une certaine implication du joueur. Choisir sur quelle route se poster et gérer son nombre de Pokéball n’est qu’un début. PokéClicker inclut des donjons à parcourir en temps limité, un système de culture des baies capable d’attirer les Pokémon sauvages, un mini-jeu de minage pour récupérer des pierres d’évolution ou encore une nurserie pour gérer les reproductions et les œufs de Pokémon. Chacun de ces sous-systèmes possède sa propre gestion d’énergie, ce qui fait que PokéClicker embarque au final de multiples Idle Games en un seul jeu.
Il y a au final tellement de choses à faire et à gérer que l’on passe constamment d’une activité à une autre. PokéClicker excelle à vous attirer dans une boucle temporelle de micro-activités satisfaisantes. Aussitôt les baies plantées que l’on part miner jusqu’à ce que la nurserie en ait fini avec nos œufs et qu’il faille aller récolter nos baies. Et si les derniers Pokémon d’une région sont un peu long à capturer et pourraient faire abandonner le jeu, l’euphorie de démarrer une nouvelle région où tout va vite à nouveau nous replonge dans la boucle infernale.

C’est d’ailleurs le plus gros piège de PokéClicker, puisque comme tous les jeux du genre, il est extrêmement addictif. Nous vous déconseillons très clairement de vous lancer sur le jeu si vous avez du mal à résister aux distractions, que vous avez des exams à venir ou du boulot dans la journée. PokéClicker fait très facilement disparaître les minutes, voire les heures, sans même que l’on s’en aperçoive. Ses notifications constantes vous tirent de votre concentration pour vous rappeler à lui comme des sirènes. On entend le bruit d’une baie qui a germé, on se dit qu’on va simplement la récolter et… oh tiens, mais je peux aussi miner un peu ? Allez faisons ça… et puis ça. Et ça aussi. Et voilà qu’une demi-heure plus tard, on réalise qu’on a complètement été absorbé et oublié ce que l’on faisait avant.
D’où vient la hype ?
Tout ce qui touche à Pokémon, de près ou de loin, a le potentiel de devenir viral. La licence est si bien installée et aimée qu’elle bénéficie d’un capital sympathie hors norme. C’est même assez incroyable de voir la régularité avec laquelle des projets autour de Pokémon, officiels ou non, deviennent le centre d’attention d’internet pour quelques jours ou semaines. On pense notamment à TwitchPlaysPokémon en 2014 ou encore à PokémonGO en 2016.
Dans le cas de PokéClicker, on a bien entendu affaire à un jeu non-officiel, si bien qu’il pourrait disparaître à tout moment si les avocats de The Pokémon Company s’en mêlent. Surtout quand le jeu commence à faire de nombreux émules. Pourtant, le jeu existe depuis plusieurs années. Alors à qui doit-on cette récente popularité en France (pour le meilleur comme pour le pire) ? A Twitch, et plus particulièrement à un streameur, Shisheyu_Mayamoto.
Si de nombreux streameurs comme Laink, Jeel, DFG ou même Ponce se sont mis à jouer au jeu, c’est bien Shisheyu qui a mis le doigt dans l’engrenage en premier. On a donc voulu lui poser quelques questions sur le sujet.
Mandatory : Ça fait quoi d’être le premier addict à avoir converti tout le monde à PokéClicker ?
Shisheyu : J’ai beaucoup rigolé en voyant l’addiction se répandre sur le streaming français, mais il y a quand même un peu de culpabilité vis-à-vis de tout le temps perdu que ça a provoqué. Après, le jeu était condamné à provoquer cette phase un jour. Que je sois parmi les premiers à y jouer en live, c’est un simple hasard.
Mandatory : Comment as-tu entendu parler de PokéClicker ?
Shisheyu : Il y a un salon de discussion pour les jeux du genre sur le Discord de ma communauté. Ça fait 6 mois que beaucoup y jouent régulièrement. Après avoir beaucoup refusé d’y jouer en stream, j’ai tout de même voulu essayer.
Mandatory : Qu’est ce qui te plait dans le jeu ou les Clickers en général ?
Shisheyu : Les Clickers sont des jeux où le cycle de récompenses du cerveau est continu, à condition d’être réceptif à ce type de stimulus, bien entendu. Globalement, ce sont des jauges qui se remplissent partout et il y a une certaine forme d’occupation qui s’en dégage. Pour quelqu’un de stressé comme moi, ça me permet de m’occuper sans me ronger les ongles. Il y a aussi des dangers puisque ces jeux provoquent facilement de l’addiction et une peur de ne pas avancer assez vite. Ce qui fait qu’on passe beaucoup de temps et d’énergie dedans sans s’en rendre compte. Ça peut vite affecter la vie réelle.
Mandatory : Combien de temps par jour y joues-tu activement ?
Shisheyu : Beaucoup au début, peut être 6 ou 7 heures, mais depuis 1 bonne semaine je joue principalement de manière passive (idle) avec sûrement 1 heure maximum de jeu actif par jour. C’est aussi le principe de ces jeux, il faut préparer le terrain au début pour pouvoir jouer passivement.
Mandatory : Tu as une idée de quand tu arrêteras ?
Shisheyu : Je pense que j’arrêterai quand j’aurai complété le Pokédex des zones disponibles. Je pousserai peut-être jusqu’à la fin des succès. Mais sûrement pas après tous les shinys.
Vous pouvez retrouver Shisheyu sur sa chaîne Twitch pour suivre ses aventures de dresseur en short, ou le voir terminer The Binding of Isaac sans transpirer. Pour vous essayer au jeu, c’est par ici !